"J'ai le droit..." : un cri du cœur à l'atelier
Lorsque j'ai commencé à rédiger cette publication sur mon atelier d'expression, je ne savais pas où mes pensées allaient me mener.
Ce qui devait être un simple partage s'est transformé en une véritable revendication.
Le dimanche 9 mars, nous avons organisé une lecture publique des messages issus de l'atelier "J'ai le droit...".
J'ai décidé de lire certains messages moi-même et d'offrir aux participantes la possibilité de faire de même.
Je vous parlerai bientôt de cette volonté de faire passer des messages et des raisons qui m'ont poussée à organiser cette lecture publique dans un autre article.
Vers 15h30, j'ai annoncé le début de la restitution de l'atelier.
Nous allions lire les messages reçus pendant ce week-end dédié aux droits des femmes.
Les participantes se sont instinctivement mises en cercle à l'entrée de la salle d'exposition.
Au fond de la salle, deux messieurs se mettent en retrait au fond de la salle, continuant leurs discussions en cours.
La lecture a commencé, et certains messages nous ont donné des frissons.
Les mots résonnaient comme une révolte, évoquant des réalités profondes de nos vies.
C'était à la fois beau et troublant.
Ces petits riens qui font déborder le vase.
J'ai pris le dernier message et, comme à mon habitude, j'ai haussé la voix pour donner du poids aux paroles, les inscrivant dans les cœurs comme on taille la pierre.
C'est alors que j'ai remarqué que les bavardages des messieurs avaient cessé.
Est-ce que je criais trop fort ?
Est-ce que je prenais trop de place ?
Avaient-ils compris qu'il s'agissait d'une lecture publique ?
Avaient-ils saisi l'importance des mots pour celles qui les avaient écrits et partagés ?
Aujourd'hui, je réalise à quel point cette situation est représentative de ce que nous vivons quotidiennement.
Ne vous méprenez pas, je ne suis pas en colère contre ces deux hommes qui discutaient simplement entre eux.
"Ce n’est rien", "ce n’est pas grave", "ce n’est pas fait exprès".
Oui, c'est vrai.
Mais c'est tout aussi vrai que, chaque jour, nous devons lever la voix pour être entendues.
Ce texte est mon cri du cœur.
J'ai créé cet atelier d'écriture et d'expression "J'ai le droit..." pour donner une place à ce qui ne se dit pas, pour oser.
Pour que chaque voix puisse s'élever sans crainte, sans jugement.
Pour que chaque mot résonne comme un écho de nos vies, de nos luttes, de nos espoirs.
Cet atelier est un espace de liberté où nous nous rappelons que nous avons toutes le droit d'exister, de penser, de ressentir.
Alors, oui, hier, j'ai peut-être crié un peu trop fort.
Mais c'était pour que ces mots, ces messages, ces droits, ne restent pas lettre morte.
C'était pour que chacune d'entre nous puisse se sentir légitime, puissante, vivante.
Merci à toutes celles qui ont partagé leurs mots, leurs émotions, leurs droits.